Etats limites – Note de l’artiste

La série des « Etats limites » traite de la notion de passage d’un état à un autre état et donc de la transformation de l’œuvre.

A tort où à raison, j’ai souvent considéré que le mécanisme de création procédait d’un équilibre instable et fragile entre des états différents. Ainsi, si une bonne part de la création réside dans le savoir faire et la technique de l’artiste, patiente et maitrisée, une autre part appartient à l’impulsivité non raisonnée, à la gratuité du geste pour le geste, à l’essai (dont on ne sait s’il sera « transformé » où simplement désastreux), à la spontanéité instinctive.

Lorsqu’instinct et raison, maîtrise et accident se rencontrent et se confrontent au sein d’une même œuvre, alors celle-ci prend de la hauteur et de la grâce par le simple jeu de l’union des contraires…

Dans les « Etats limites », le trait noir provenant de l’extérieur du tableau et pénétrant vers l’intérieur est une incursion brutale dans l’espace de création. Ce trait est indélébile et le dernier acte du tableau. Il n’est pas « pensé » mais plutôt « spontané ». Si le positionnement où l’application de cette marque noire est mauvaise, alors l’ensemble de l’œuvre est déstabilisée… irrémédiablement.

La notion « d’états limites » renvoie également à la psychiatrie, où j’exerce la profession d’art-thérapeute.

 

Codification :

  • Série I : 40x40cm
  • Série XXI : 80×80 cm